Les méthodes orientées problèmes et la quantification des impacts intermédiaires (mid-point)
La chaîne reliant les causes aux effets pour les problématiques environnementales est très complexe. Généralement on distingue en termes d'impacts :
des effets primaires, dont les origines sont liées directement aux activités étudiées (ex.: l'émission de CFC[1] ),
des effets secondaires, qui sont en fait les conséquences des activités (par exemple la déplétion de l'ozone stratosphérique génère une augmentation des rayons UV touchant le sol, ce qui cause ensuite des problèmes de santé : cataracte et cancer).
Les émissions et les extractions sont pondérées au sein de chaque catégorie d'impact mid-point auxquelles elles contribuent. Pour cela, des facteurs de caractérisation sont définis, ils permettent d'exprimer l'importance relative des émissions (ou de l'extraction) d'une substance pour une catégorie d'impact environnemental mid-point spécifique. Ces facteurs doivent être modélisés et validés scientifiquement. Les masses émises ou extraites sont multipliées par ces facteurs et sommées pour chaque catégorie d'impact afin de fournir un résultat d'impact intermédiaire (score d'impact mid-point), souvent exprimé en kilogrammes d'une substance de référence :
le score de caractérisation intermédiaire pour la catégorie i.
le facteur de caractérisation intermédiaire de la substance s dans la catégorie intermédiaire i.
la masse émise ou extraite de la substance "s".
À titre d'exemple on rappelle que toutes les émissions de gaz à effet de serre (CO2, méthane, HFC, CFC, etc.) peuvent être ramenées à une émission équivalente de CO2 (voir Jolliet[2] ou encore Loiseau[3]). Le potentiel à effet de serre de 7 pour le méthane (CH4) signifie donc qu'une émission de 1 kg de méthane équivaut à 7 kg de CO2.
Plusieurs méthodes d'évaluation des impacts intermédiaires sont actuellement utilisées, chacune d'entre elles présente des spécificités liées aux variations spatiales des paramètres tels que la distribution de la population humaine, les écosystèmes, ou encore les zones climatiques. Il est donc logique de retrouver différentes méthodes dans divers pays ; parmi les plus connues nous rappelons ici :
EDIP (Danemark)
IMPACT 2002+ (Suisse)
LUCAS (Canada, en cours de développement)
CML 2001, publiée par l'institut de Sciences de l'Environnement de l'université Leiden, au Pays bas.
Pour en savoir plus
Analyse du cycle de vie – comprendre et réaliser un éco-bilan[2]
Les méthodes d'évaluation des impacts environnementaux liés aux usages de l'eau[3]
Danish Ministry of the Environment
Risk and Impact Modeling: IMPACT 2002+
LUCAS - A New LCIA Method Used for a Canadian-Specific Context[5]
IMPACT 2002+: A New Life Cycle Impact Assessment Methodology[6]