Introduction
Contexte
Depuis plusieurs années la consommation énergétique des bâtiments fait l'objet d'une attention particulière, elle a presque doublé depuis les années 70.
En 2007, le Service de l'Observation et des Statistiques confirme cette explosion : les bâtiments résidentiels et tertiaires consommaient 44% de l'énergie finale française. Ce secteur est le deuxième consommateur d'énergie après les transports en France.
La prise de conscience des problématiques énergétiques et climatiques s'est rapidement étendue à tous les aspects environnementaux tels que la biodiversité, la toxicité humaine, etc.. De plus, nous passons le plus clair de notre vie dans des bâtiments (tertiaire et résidentiel), il est donc indispensable de s'intéresser à ces impacts sur notre santé et notre environnement.
Depuis le 1er janvier 2012, les produits de construction et de décoration sont munis d'une étiquette qui indique, de manière simple et lisible, leur niveau d'émission en polluants volatils. Les produits concernés par cette nouvelle réglementation sont les produits de construction ou de revêtements de parois amenés à être utilisés à l'intérieur des locaux, ainsi que les produits utilisés pour leur incorporation ou leur application. Le niveau d'émission du produit est indiqué par une classe allant de A+ (très faibles émissions) à C (fortes émissions), selon le principe déjà utilisé pour l'électroménager ou les véhicules." (Ministère de l'Écologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement, 2012) |
Une étude réalisée pour le Joint Research Center de la Commission Européenne[2] montre que les produits de consommation tels que : alimentaires, boissons, transports privés et logement sont responsables de 70 à 80% des impacts environnementaux du secteur de la consommation privée et représentent environ 60% des dépenses de consommation.
Une autre étude[3] conclut d'ailleurs qu'il peut être établi que la performance environnementale des bâtiments résidentiels européens existants est encore très éloignée des objectifs de basse consommation énergétique (BBC[4]). Il y a donc un potentiel d'amélioration énorme : les émissions de gaz à effet de serre de ces bâtiments pourraient diminuer de 30 à 50% sur les 40 prochaines années. Ainsi, une promotion active et des actions fortes doivent être entreprises par les donneurs d'ordre afin de saisir cette opportunité environnementale.
Nous verrons par la suite (réglementations et démarches incitatives et approche matériaux) que de nombreuses méthodes applicables aux bâtiments et/ou aux matériaux de construction se sont mises en place afin de prendre en compte et ou réduire ces impacts.
Objectifs
Les objectifs des approches environnementales sont clairement de répondre aux préoccupations de réduction des consommations et rejets du bâtiment, et par conséquent de limiter leurs impacts sur l'environnement et la santé.
Des démarches volontaires ont d'abord émergé telles que la HQE[5], en réponse à une évolution rapide de la prise de conscience du grand public sur les problématiques liées à l'environnement et à la santé dans nos habitations. Puis de nouvelles réglementations ont fixé des objectifs clairs d'amélioration du bâti, notamment via le Grenelle de l'environnement, ce qui a conduit par exemple à une évolution drastique de la Réglementation Thermique 2012 (RT2012).