Le Club de Rome (1972)
Contexte
Le Club de Rome est un groupe de réflexion constitué d'industriels, de scientifiques, d'économistes et de diplomates qui, dans la foulée de la première prise de conscience environnementale de la fin des années soixante, se sont interrogés sur l'influence de l'homme sur l'environnement.
Objectif
Dans un célèbre rapport publié en 1972 et intitulé "The Limits to Growth" ("Halte à la croissance ?"), le Club de Rome considère le danger que représente une croissance économique et démographique exponentielle du point de vue de l’épuisement des ressources (énergie, eau, sols), de la pollution et de la surexploitation des systèmes naturels.
Vidéo What was the message of "The Limits to Growth " ?
Ce rapport est aussi appelé "rapport Meadows" du nom d'un de ses auteurs alors Directeur du Massachussetts Institute of Technology. Le "rapport Meadows" s'inspire des premières tentatives de modélisation de "l'écosystème mondial".
Remarque :
Il est étonnant de constater que la traduction littérale du titre du "rapport Meadows" devrait être : "les limites de la croissance" et non cette traduction inexacte et politiquement correcte, ponctuée par un point d'interrogation : "Halte à la croissance ?".
Remarque :
Le "rapport Meadows" a été mis à jour à plusieurs reprises par exemple en 2004 : " Limits to Growth. The 30-Year Update[1]".
Principe
Pour faire face à une explosion démographique intense, la croissance zéro est prônée.
Le développement économique et la protection de l’environnement sont présentés comme antinomiques.
Au sein d’une "société stable" en équilibre "équilibre global", la population et le capital sont les seules grandeurs qui doivent rester constantes.
Limites
Il est aujourd’hui avéré que le rapport du Club de Rome :
a largement surestimé la croissance de la population et la baisse des ressources renouvelables ;
sous-estimait au contraire la pollution ;
ne tenait pas compte des problèmes apparus depuis (le changement climatique, l'érosion des sols, les OGM, etc.).
Applications - Exemples
Toutes les activités humaines qui n’entraînent pas une consommation déraisonnable de matériaux irremplaçables ou qui ne dégradent pas de manière irréversible l’environnement pourraient se développer indéfiniment. En particulier, ces activités que beaucoup considèrent comme les plus souhaitables et les plus enrichissantes (éducation, culture, art, religion, recherche fondamentale, sports et relations humaines, …) pourraient devenir florissantes.
L’importance du rapport réside dans le fait qu’il a, pour la première fois, décrit la problématique environnementale comme un problème mondial et qu’il a montré que les contraintes environnementales pourraient rendre la croissance économique impossible.
Il a aussi stimulé la recherche d’alternatives qui permettraient la continuation de la croissance sans mener à la « catastrophe » annoncée.
Ce qu'il faut retenir
Selon le "rapport Meadows", il faudrait mettre fin à la croissance si l'on veut sauver le système mondial d'un effondrement prochain et stabiliser à la fois l'activité économique et la croissance démographique. Plus on retardera la prise de cette décision, plus elle deviendra difficile à mettre en place.
Pour en savoir plus
Compte rendu de lecture de l’ouvrage dans la revue « Développement Durable et Territoires »
The Limits to Growth (ouvrage publié en français sous le titre Halte à la croissance ? Rapport sur les limites de la croissance).[2]
Résumé en français de l’édition de 2002
Analyse très complète de l’ouvrage sur le site internet de Jean-Marc Jancovici